Embargo européen sur les produits pétroliers raffinés russes à partir du 5 février: Energia ne prévoit pas de problèmes d’approvisionnement en Belgique
27 janvier 2023 – L’embargo européen sur les produits pétroliers raffinés (dont le diesel) venant de la Russie entre en vigueur le 5 février prochain. Il fait partie du sixième paquet de sanctions contre la Russie après notamment l’embargo sur le pétrole brut russe entré en vigueur le 5 décembre 2022. La fédération sectorielle Energia ne s’attend cependant pas à de problèmes d’approvisionnement de carburants pour les raisons suivantes:
- Les raffineries belges produisent 50% plus de diesel que sa consommation dans notre pays (production de 14,6 mio de tonnes contre une consommation intérieure de 9,4 mio de tonnes en 2021). En outre, la Belgique importe et exporte environ autant de diesel qu’il en est consommé parce que notre pays est un trading hub important pour les produits pétroliers.
- Depuis l'annonce en mars 2022 des deux embargos, les entreprises de notre secteur ont pris des mesures préventives pour diversifier géographiquement leurs approvisionnements afin de remplacer le pétrole et le diesel importés de Russie par des produits provenant d'autres régions du monde. La part du diesel russe a chuté, en Europe, de 45% à 25% au cours des derniers mois. Pour compenser le diesel russe, nous prévoyons une augmentation accrue des importations en provenance du Moyen-Orient, d'Asie (Inde) et des États-Unis.
- La Belgique est également mieux placée que certains autres pays - par exemple d'Europe de l'Est - pour diversifier les importations de pétrole/diesel, notamment en raison de la grande flexibilité logistique et industrielle de nos raffineries.
- En outre, le niveau des stocks de diesel dans le hub portuaire Anvers-Rotterdam-Amsterdam a augmenté ces dernières semaines, atteignant le niveau d'octobre 2021 (avant la crise ukrainienne).
Impact sur le prix
Il est impossible d'estimer l'impact de cet embargo sur le prix du diesel car de nombreux éléments déterminent, in fine, les notations sur les marchés internationaux : la situation géopolitique et économique, l’offre et la demande, les décisions de quotas de production des pays membres de l’Opep, les fluctuations entre le dollar et l’Euro, etc.. L’embargo sur le diesel pourrait créer une incertitude sur les marchés, mais nous avons vu qu’après l’embargo sur le pétrole brut russe en décembre 2022, l’offre et la demande se sont relativement vite équilibrées. Toutefois, le remplacement du diesel russe par celui importé d’autres régions nécessitera très probablement de plus longues chaînes d’approvisionnement.
Rappelons aussi que la Belgique a, dans le cadre du Contrat-Programme, un mécanisme de prix maximum à la pompe par lequel les fluctuations du prix international des produits sont répercutées avec un décalage dans le temps.
Opportunité pour promouvoir les alternatives durables
La crise énergétique et la dépendance éventuelle à certaines régions du monde en matière d'approvisionnement sont une opportunité pour nos autorités de donner une chance aux alternatives durables et à diversifier le mix énergétique. Les carburants bas carbone, en plus de l'électromobilité, peuvent même accélérer la contribution des plus de 5 millions de voitures à moteur à combustion sur nos routes à la décarbonation progressive du transport.
Information presse
Jean-Benoît Schrans - Public Affairs & Communications Manager
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